L’indivision est un terme
juridique qui désigne la situation dans laquelle deux ou plusieurs personnes
sont titulaires de droits de même nature sur le même bien.
Voici quelques exemples : un couple achète
ensemble un maison, trois frères achètent ensemble un terrain, cinq frères et sœurs
héritent à la mort de leur père de la moitié de l’immeuble familial, etc.
L’indivision présente de nombreux avantages.
Cependant, cette situation peut présenter plusieurs difficultés aux
propriétaires notamment lorsque se posent les questions suivantes :
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Qui pourra habiter l'immeuble ?
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Qui s'occupera de la location et recevra les
loyers ?
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Qui paiera les charges et le précompte ?
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Qui s'occupera des réparations/travaux et en supportera le coût ?
2. Comment sortir d'indivision ?
Le Code Civil prévoit que nul
ne peut être tenu de rester en indivision.
Cela signifie que chaque
copropriétaire peut exiger de recevoir "sa part" et peut donc forcer
la vente de l'immeuble.
La sortie d’indivision (également appelée partage)
peut se régler lors d'un partage amiable ou judiciaire.
LE PARTAGE AMIABLE
Dans ce cas, il faudra l’accord de tous les
indivisaires sur le partage et sur tous les points.
Cet accord de tous sur tout n’est pas toujours évident
que ce soit en raison des mauvaises relations familiales ou de la différence de
point de vue au sujet du prix de vente.
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Soit les indivisaires décident de mettre l'immeuble en vente.
Cette vente peut
se faire de gré à gré ou publiquement. Il faut déjà s'entendre sur le principe
de la mise en vente et décider ensemble du mode de vente.
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Soit si un des copropriétaires
désire reprendre l'immeuble, il pourra proposer de racheter
les parts des autres : cela s'appellera une cession de droits indivis.
L'avantage de
cette formule est que celui qui rachète ainsi la part des autres ne devra pas
payer les mêmes frais que dans le cadre d'une acquisition.
Dans ce cas, le droit d'enregistrement (la taxe fiscale à devoir supporter) ne sera que de 1% (en Flandre, il
sera de 2,5%), mais il sera calculé non pas sur la valeur de
la part achetée, mais bien sur tout l'immeuble
Dans certaines situations, la loi
prévoit un droit de préférence pour un des copropriétaires qui aura une
priorité pour racheter la part des autres. Cela s'appelle l'attribution
préférentielle que l'on peut retrouver dans le cadre de la liquidation de
certaines successions ou de communautés conjugales.
Tout ce qui précède n'est valable
qu'en cas d'accord unanime des copropriétaires, mais un des
copropriétaires peut exiger sa part, et si on ne s'accorde pas sur la vente
ou la cession à un des copropriétaires, il faudra recourir à la procédure
judiciaire.
LE PARTAGE JUDICIAIRE
En cas de désaccord entre les indivisaires, l’article
815, alinéa 1er du Code civil dispose que « nul ne peut être tenu contraint à
demeurer dans l’indivision » et que « le partage peut
toujours être provoqué, nonobstant prohibitions et conventions contraires ».
Le partage judiciaire peut être sollicité par
un des indivisaires par citation afin de solliciter un partage de
manière forcée .
Cette procédure s'introduit par
l'intermédiaire d'un avocat et le Tribunal prononcera un jugement
ordonnant la sortie d'indivision, avant de nommer un notaire pour procéder aux
opérations de vente et de partage du prix.
Le Tribunal nommera également un
autre notaire chargé de représenter celui des copropriétaires qui
n'interviendrait pas volontairement dans les opérations de vente.
La procédure pourra donc être
poursuivie en la présence ou en l'absence des autres copropriétaires.
3. Les exceptions à la sortie d'indivision
1. Les indivisaires peuvent décider de signer un « pacte
d’indivision » par lequel ils s’engagent mutuellement à ne pas
demander la vente du bien.
Ce pacte est
limité à une durée de maximum 5 années.
À l'expiration de cette période de
cinq ans, les copropriétaires peuvent décider de renouveler le pacte
d'indivision.
À la fin de ce renouvellement, ils
peuvent à nouveau décider de le renouveler, et ainsi de suite à l'expiration de
chaque période de cinq ans. La loi ne fixe aucune limite au nombre de
renouvellements possibles.
2. Dans le cas d’une succession d’un couple marié ou de cohabitants
légaux, lorsque l’un des conjoints/cohabitants est toujours en vie et
dispose de l’usufruit de la maison : aucun des enfants ne peut forcer la sortie
d’indivision, car le domicile conjugal est protégé pour l’époux/cohabitant
survivant".
Vivre en indivision n’est toujours chose aisée. Certaines situations obligent cependant un des indivisaires à provoquer un partage. Nous sommes à votre disposition pour toute question ou demande de conseil.
Me Alexandra
VASILAKIS et Me Ewa BOGUCKA
Maître Alexandra VASILAKIS
Pratique quotidiennement le droit immobilier au sens large et a été reconnue spécialiste en droit de la construction et droit des baux par décision du Conseil de l’Ordre Francophone du Barreau de Bruxelles du 16/01/2018.
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Droit de la construction
Constatations de malfaçons, réception des travaux, désignation d’un expert en référé, etc.